Voici des témoignages que nous avons fait sur le site Spina Bifida suisse, dans les quelques jours qui ont suivi l'annonce de la maladie de Lisa puis son départ.Il y a 4 jours, nous apprenions au cours de l'écho du 5ème mois que notre enfant est atteint du spina. Notre réaction face à ce diagnostic nous avons pris rendez-vous avec un second gynéco pour nous confirmer la pathologie. Ce second avis médical nous a permis de prendre une décision pas facile . Mais aujourd'hui, l'intervention est dans cinq jours, nous pensons avoir pris la bonne décision. La pathologie annoncée est confirmée. En effet le spina annoncé engendre un certain nombre de handicaps très lourds. On s'est donc projeté dans l'avenir de cet enfant pour nous permettre de réfléchir à l'avenir qu'on allait lui offrir. On dit que la vie est un cadeau, alors le plus beau cadeau que je puisse lui offrir, c'est en effet l'IMG. Je crois aujourd'hui que cette décision si difficile à prendre est un acte d'amour envers notre enfant. C'est par amour que mon épouse et moi-même avons pris cette décision. Il a fallu regarder au travers de cette maladie pour nous projeter dans l'avenir de cette enfant. Le délai entre l'annonce de la pathologie et la finalité de l'IMG est long. C'est en demandant un autre avis que nous avons pu accélérer le processus et réduire à 1 semaine ce délai. Le plus difficile reste aujourd'hui l'après intervention. Je pense personnellement que l'aide du psychologue qui nous est proposée est à prendre en compte. Je pense que c'est en parlant de notre histoire que l'on peut par la suite commencer à se reconstruire. Il ne faut pas banaliser cette aide. Aujourd'hui si difficile soit-il nous accompagnons notre petite fille jusqu'au jour J. C'est avant tout notre enfant, notre petite fille qui aujourd'hui va nous quitter. Mais en aucun cas nous ne l'oublierons car elle a partagé avec nous un instant de notre vie, de notre amour.J. françoisIl y a quelques jours,
nous avons appris que notre bébé était atteint de spina bifida, avec des
retentissements très graves vers le haut et vers le bas... Après plusieurs
rencontres avec des personnes du milieu médical, nous avons décidé d'interrompre
la grossesse (à 5 mois). Cette décision est uniquement pour le bébé : quelle
vie aurait-il ? beaucoup trop de souffrance. Je ne ressens pourtant pas le
besoin de me justifier, mais c'est une décision tellement lourde à prendre...
Nous commençons, mon mari et moi a assumer cette décision, mais le plus dure
reste à venir, la semaine prochaine, l'interruption.. . Nous sommes très bien
entourés parents, amis. Toujours notre petit Ange Gardien nous accompagnera, il
est encore aujourd'hui et sera toujours notre enfant...
C'est terriblement difficile à vivre...Véronique
Je comprends la
douleur, la même que la nôtre. Un espoir, c'est que tu vas mieux... Le mieux me
paraît tellement impossible aujourd'hui... Nous avons appris le SB de notre bébé
le 5 Juin. Tout de suite nous avons voulu avoir un second avis (qu'il n'y ait
pas d'erreur possible ). L'IMG a été faite le 15 juin... Avant, en tant que mère
de cette petite fille, je voulais l'accompagner jusqu'au bout... comme une
Maman, vivre au mieux toutes les deux avec J. François mon mari, ces derniers
moments... Nous en avons été incapables, tellement douloureux de se dire que cet
enfant est en sursis. Cette douleur à chaque fois qu'il bougeait... Après l'IMG,
la Paix d'abord face à la décision que nous avions prise: des pires, c'était
sans doute la meilleure... La vie est un cadeau, quel espèce de cadeau offrions
nous à notre petite Lisa (c'est ainsi qu'elle aurait du s'appeler). Pas une vie
mais un calvaire. Il y avait la paralysie (comme presque tous les SB), mais
aussi des atteintes cérébrales énormes (microcéphalie et hydrocéphalie pour les
termes médicaux que j'ai pu retenir). C'est par Amour que nous avons pris notre
décision. Entre l'annonce et l'IMG, une amie m'a donné le no de tel d'une
personne ayant 2 enfants atteints de SB. Nous les avons appelés : une erreur.
L'atteinte était loin d'être aussi profonde que celle de notre enfant (les 2
suivaient une scolarité, et l'aîné marchait). Mais c'est ce qu'ils nous ont dit
qui nous a fait très mal: dans la foi (nous sommes catholiques), une mère a pu
nous dire que si le Seigneur voulait rappeler cet enfant à Lui, il le ferait à
un moment ou à un autre... qu'il fallait laisser faire. Nous avons déjà une
fille, comment l'aurait-elle vécu. Quelle joie aurions nous eu à annoncer la
naissance de Lisa, ne sachant pas combien de temps elle aurait été avec nous...
Ce n'est plus de la foi, mais de l'intégrisme. Nous sommes donc en Paix avec
notre décision. D'autant que les médecins ont tous étaient très clairs sur la
vie qu'aurait notre enfant... Nous avons rencontré des gens plein d'humanisme.
Ce qui reste très difficile à vivre, c'est un 'accouchement'... c'est bien de
cela qu'il s'agit... avec tout : les contractions, la "délivrance", jusqu'à la
montée de lait... Nous avons vu (mon mari) et entendu notre petite Lisa bouger
et crier... elle était bien vivante... ces images repassent sans arrêt dans ma
tête... Nous n'avions pas eu le courage de l'accompagner avant, mon mari (plein
de courage et d'Amour) l'a fait après, elle est partie avec une rose blanche et
quelques uns de nos mots... Nous nous croyions forts, mais même si nous sommes
très bien entourés (parents et amis), nous allons entamer un suivi
psychologique. C'est trop dure à vivre. Notre Lisa restera à jamais notre
Petit Ange. C'est l'absence qui est dure aussi, Lisa n'est pas là, elle nous
manque... Notre première fille, Jade, nous demande souvent où est le bébé...
elle lui faisait tellement de bisous, de câlins quand il était dans mon
ventre... Nous lui avons expliqué avec ses mots (elle a 21 mois) que le bébé de
Papa et Maman était cassé dans le ventre de Maman, que l'on ne pouvait pas le
réparer; alors Maman allait aller à l'hôpital pour l'aider à s'envoler. La
semaine précédente, son Papa avait ramené un oisillon à la maison, malgré ses
bons soins, il n'a pas survécu, alors on avait expliqué à Jade que l'oiseau
s'était envolé... Je ne sais pas si cela est possible, mais peut-être serait-ce
mieux de vivre cet "accouchement" sous anesthésie générale. On m'a tellement
dit que c'était mieux de ne pas effacer ce moment que je ne sais pas. De même,
il a presque fallu que mon mari se fâche pour que l'on me laisse ne pas voir
notre bébé; il paraît que ça aide pour en faire le deuil...
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